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"Petit à petit, le loisir devint un besoin, jusqu'à ce que se pose l'évidence: je serai artiste! L'évidence n'était cependant pas partagée, m'entraînant, dès lors que ma décision fut prise, sur un parcours atypique. Mes études très chaotiques et la désapprobation de mes parents ne me permirent pas de suivre le cursus artistique classique:
"Il faut que tu trouves un vrai travail! Les artistes mènent une vie de
bohème et ne sont reconnus qu'après leur mort" me répétait sans cesse
ma mère. Ces mots, je les entends encore parfois lorsque j'évoque ma
situation. Mais, malgré les conseils bienveillants de mes proches, c'est
cette voie que je choisis, et rien, jusqu'à présent, ne m'en a fait
dévier." Si ces mots réfèrent à la naissance en tant qu'artiste de
Didier Chiarabini, reste à appréhender quelles ont pu être et quelles
sont ses conditions d'existence. Tel est le projet de ce récit
autobiographique qui replace toute une trajectoire artistique dans son
cadre social, historique, mais aussi économique et familial. Et le
lecteur de voir émerger, au fil des pages, l'image d'un artiste toujours
connecté au monde qui l'entoure, qui doit tenter de s'imposer au sein
d'un univers de plus en plus étroit et refermé sur lui-même... Qui doit
même parfois ouvrir ses propres voies pour exister. Témoignage rare sur
les envers de la création artistique, « Une autre route » rend ainsi
compte de toute la force, de toutes les capacités de réinvention que
requiert une activité aussi belle que précaire.
Société des Ecrivains, 88 pages, 12,95 euros |
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