Je suis Paris

Nuit d’automne plus douce
Qu’une soirée de printemps
Pas un souffle dans les arbres
Eté indien
(Peut-être l’effet El Nino ?)
La rue appelle
Les noctambules
Aux terrasses des cafés
On parle de tout et de rien
D’une amourette inespérée
D’un CDI qu’on va fêter entre copains
Du loto coché à la hâte
(Vendredi 13, jour de chance)
La vie qui repart à la hausse
Pourquoi ne pourrait-on pas être heureux ?
Quand soudain passe la Mort
Dans une voiture noire
Détonations
Fulgurations
Sidération
Essaim de frelons métalliques
Qui percent les chairs presque sans douleur
Geysers de sang noir
Qui retombent sur le trottoir
S’écoulent dans le caniveau
Montant des tables renversées
Des rêves par milliers se dissolvent
S’évanouissent dans l’air languide
Et la parole, un peu partout, se change en cri.
Si seulement, ce soir-là, il avait plu…
Jacques LUCCHESI
(le 20/11/2015)