Le 4 août dernier, une gigantesque explosion dévastait Beyrouth, faisant 150 morts et des milliers de sinistrés. A nouveau le monde entier avait les yeux tournés vers le Liban, pays depuis longtemps gangréné par les factions et la corruption politique. Tandis que la rue réclamait des coupables, d'autres, comme la poétesse libanaise Michèlle Accaoui Hourani, essayaient de fixer dans l'écrin des mots l'émotion générée par cette catastrophe. Nous donnons ici à lire l'un de ses poèmes, extrait de son recueil (à paraître) Tel un cèdre qui roucoule. JL


Explosion


La capitale de mon pays a péri
On la cherche sous les décombres
Les larmes des sinistrés
N’éteindront pas
Les flammes sous la cendre
Car le désespoir
De notre douleur
Est un tic-tac silencieux
Qui patiente et attend
Son explosion ultime
Dans le discours mensongers
De nos tyrans
Alors seulement nous renaîtrons
En oiseau qui percera
La longue nuit de son pays.


Michèlle Accaoui Hourani