Jean-François Bardeligne est né dans les années 80 sous l’estuaire de la Charente, en face les îles. Il a grandi à la campagne, près de la mer et loin de tout le reste. Après une enfance trop facile et une adolescence idiote, il a porté des assiettes, poussé des bateaux, vidé des camions, vendu des bibelots, fait des piges et rencontré du monde. Il s’en rappelle bien. Aujourd’hui en famille, à Riga, il découvre avec méfiance la sécurité financière et écrit beaucoup depuis que Poutine a envahi l’Ukraine. Nous donnons à lire ici un poème emblématique de son recueil Aux frères et à leurs cousines pour lequel il cherche un éditeur.
Aux frères et à leurs cousines
Parfois, en amont
De la ligne de vie,
La calle et les vraies ampoules
Usent si bien les rides de paume
Qu'elles en effacent la naissance,
Alors on ne sait plus
D'où sortent ces gens.
On sait où ils vont
Dame: on leur lit
Dans les fractales de couperose
On y voit l'avenir sous le hâle
Et les rides de petite joie,
Ils vont nulle part.
D'autres fois, ils font
Quand même une étape
Avant, pour une commission
Une dette, ou une odeur
Qu'ils reconnaissent.
J F B