Récemment nous avons reçu, au Port d'Attache, un corpus de textes poétiques dont la densité d'écriture et la sincérité ne nous ont pas laissés insensibles. Son titre: Statues de cordes. Son auteur: Frot. Ce jeune québécquois a eu une enfance bringuebalée entre plusieurs continents et mène aujourd'hui une existence entièrement polarisée par l'écriture. Il s'agit pour lui, à travers une succession de notes poétiques, de "tracer un pont entre le fictif pulsionnel et le quotidien implacable", comme on peut le lire dans les extraits qui suivent. Entre rage, humour et sensibilité, sa quête est de celles qui caractérisent les poètes authentiques. Nous communiquons ici son email pour qui voudrait le contacter pour poursuivre la discussion et peut-être lui offrir un contrat d'édition en France:
mathieu.larouche001@hotmail.com
J L
Extraits de « Statues de cordes »
Quelques vocables sortent du puits encore à les mastiquer. Je réalise ma tête aussi nue que l'herbe contre le soir, enceinte d’écume. Membres modestes, divisés, si timides dans leur émois auprès d’une jupe plis tirés par les étoiles. Soif, tes lèvres levée, besoin d’encore et encore plonger du pourtour de la coupe, péril mousseux.
Entre stries d’ombrage, dégradés saillants… toi et la haie adressez une obscure pulsion. Aux nuages les idées se frôlent. Souvenirs déjà avide retenue des paumes. Ramures, zèle zébré, cisailles d’extrême entêtement mon dé à foudre qu’emportent tes frissons de hanches.
Tisons : sang qui tremble encore.
Marais où la plante de pied crève au contact des bulles, chacune sur sa couche guet immobile, amorce isolée d’assauts en chaîne oculaire. Charpie paranoïaque que soulève cet expéditif triomphe vert-brun.
Aube en débordement de tête, angle festif. Chevelure radiesthésique devant le dru surgissement des joncs. Tic inoculé.
Été à boire sec, ramasser serpents d’heures.
Échéances vrombissantes sur le pas de ta perte, laissée derrière. Confort ouateux sous le balancement des câbles.
Avant ou après la mort? je n'arrive plus à faire la différence. L’écart des rideaux varie avant leur tombée définitive. Accueil, un regard y joue avérant chaque pas vers eux.
Indulgence pour un tel flot de cellules, compte, ressassement noueux d'une croissance, la félicité ne reste ni ne s’en va. N’entre, ne sort que son droit de passage.
Biche dont le pied blanc se cale sur tes pierres chaudes, soulève des régiments de sang. Que tu précipites, falaise par-dessus tête.
Belle dont le sabot léger coince avec savoir les broderies du cœur. Explicite instant qu’elle permet de parcourir
Frot